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Arsène Sahaguian

j'ai 14 ans, et j'adhère au PCF

Mes parents arrivent en France en 1920. Ce sont deux orphelins arméniens victimes du génocide de 1915. Toute leur famille a été massacrée par les turcs.
Mon père à 12 ans est placé dans une ferme en Indre et Loire, ma mère, 10 ans, à l'orphelinat de Marseille. Ils se sont connus, se sont mariés, ont eu 7 enfants. En 1930, ils sont naturalisés français.
Fin 1943, mon père entre dans la résistance, il est communiste. Mes frères et sœurs, comme moi-même, ne savons pas ce que c'est d'avoir un grand-père, une grand-mère, un oncle, une tante, des cousins cousines.
Nous habitons à Ronquerolles, commune d'Agnetz. Nos voisins sont les Laurent, Gaston et Marcelle. Leur fils Bernard qui faisait partie des bataillons de la jeunesse a été fusillé au Mont Valérien le 17 avril 1942 à l'âge de 20 ans avec ses camarades du procès de la maison de la chimie.
Marcelle Laurent est la secrétaire de cellule d'Agnetz. Avec mon père j'assiste à toutes les réunions. A l'âge de 10 ans, au cours d'une réunion il fallait faire signer une pétition contre la CED (commission européenne de défense) qui permettait le réarmement allemand. Je me souviens avoir fait du porte à porte dans mon hameau de Ronquerolles. J'ai récolté 140 signatures et j'étais fier, c'est moi qui en avait récolté le plus.
Mon grand-père c'était le grand cadre dans la cuisine avec le portrait de Staline.
Le 14 juillet 1958 j'ai 14 ans, et j'adhère au PCF. Il n'y avait pas de JC dans le secteur.
Je me souviens d'une réunion à la mairie d'Agnetz pleine à craquer. C'était au 1er étage, il y avait du monde dans l'escalier et sur le perron. Nous recevions nos 2 députés Amand Braud et André Mercier.
J'ai milité à la cellule d'Agnetz jusqu'à mes 19 ans quand je suis parti au service militaire.
Je me souviens avec mon camarade Daniel Provenant nous étions à Charonne le 8 février 1962 où 9 de nos camarades ont été assassinés par Maurice Papon sur ordre du ministère de l'intérieur Roger Frey.
Après mon service militaire j'étais marié, un enfant, et nous habitions Clermont. J'ai donc milité à Clermont avec Paul Philippe, ancien résistant, figure clermontoise du PCF. J'ai fait mon travail de militant. 1968, le score de 22 % de Jacques Duclos, en 1969, programme commun, élection de Raymond Maillet avec qui j'ai distribué dans les entreprises, meeting à Clermont avec Roland Leroy 1500 personnes. Puis en 1979 je suis devenu le secrétaire de la section de Clermont, 7 cellules locales plus 2 cellules d'entreprises (BASF, HP), 220 adhérents, nos participations à la fête des libertés au Chatelier à Clermont. En 1981, qui pour moi n'a pas été un grand soir mais une lucidité. Mon père m'avait appris à ne jamais voter socialiste. Il avait de bonnes raisons, Jules Moch qui envoya l'armée sur les mineurs, les magouilles de Mitterrand et mollet, les élections à Creil avec Maurice Bambier au 2ème tour. En additionnant les voix des socialistes et des communistes, il aurait dû être élu avec 55 % des voix, or il était toujours battu.
Arrivent les élections municipales de 1983 à Clermont. Le maire sortant est un démocrate, proche du PCF avec un adjoint Paul Philippe qui est communiste.
La déclaration du parti : reconduire les listes sortantes avec des maires communistes, socialistes, ou démocrates.
Arrive à Clermont un socialiste Vantome qui demande une réunion tripartite. Rouzier le maire sortant, avait été élu par le PCF et les socialistes. Nous avons choisi en comité de section de soutenir la liste sortante à l'unanimité de 12 camarades. Au cours de la réunion le ton monte, les socialistes claquent la porte. Dans la semaine qui a suivi Maurice Bambier demande à Clermont un comité de section extraordinaire. Il nous explique qu'il faut revoir notre décision parce que s'il n'y a pas d'accord à Clermont avec le PS, il n'y en aura pas dans l'Oise. En revotant j'ai été le seul à maintenir ma position. La pillule dure à avaler.
J'ai de bons souvenirs avec les camarades qui suivaient la section. D'abord Annie Salomon, ensuite Lucien Marest, un plaisir de faire de la politique avec lui. J'ai plein de bons souvenirs.
En 1995, avant les municipales je suis licencié. J'ai un projet d'un établissement avec restauration ciblé sur les jeunes, près du lycée Cassini. J'ai une licence 4, le tabac. Mais il faut l'avis du maire que j'obtiens avec l'appui de l'adjointe communiste. Les travaux commencent, je vais aux réunions de chantier, tout va bien. Sauf, au comité de section qui prépare les élections municipales de 1995. Je prononce ces paroles malheureuses : vous voulez vous représenter avec Vantome, c'est bien mais il faut changer d'attitude. Vous êtes communistes, dites le, marquez vos différences, sinon ce n'est pas la peine.
Dans la semaine qui a suivi, Vantome me convoque à la mairie. Voilà ce qu'il me dit : les paroles que tu as prononcées à tes camarades feront que ton projet est refusé. Avec mes camarades nous nous sommes battus, nous avons perdu.
Je me souviens, nous nous réunissions chez l'adjointe communiste, j'étais en contact avec un camarade du comité central expert en urbanisme qui nous disait comment pratiquer pour contrer le maire. Nous étions à peine partis que l'adjointe a appelé le maire pour lui faire un compte rendu. Nous avons perdu.
Avec mon épouse nous avons fait une grève de la faim. Au bout de 10 jours j'ai fait un malaise, conduit à l'hôpital de Clermont où Jean-Jacques Pick m'a conseillé d'arrêter. Tous les camarades de la direction de section étaient furieux. Alain Blanchard est venu me voir à l'hôpital. Voilà ce qu'il m'a dit : à Clermont ça suffit, il va falloir régler le problème et assainir la situation parce que tous les élus communistes étaient contre toute la section. Deux adjoints communistes sur les 5 étaient avec les socialistes. Plus personne ne voulait travailler avec eux. Réunion la semaine d'après avec Jean-Pierre Pinon, secrétaire fédéral, qui nous explique qu'il faut tirer un trait et continuer à travailler ensemble. Résultat : quittent le parti Sonia et Sophie Jauneau, Charles Henry, Michel Sénéchal, Marie-Christine Denis (CGT-HP), Patrick Thomassin, Michel Raux, A. Sahaguian, d'autres noms m'échappent.
Jean-Pierre Pinon est marié à une cousine de Marie-Angèle mon épouse et milite à la FI.
Nous n'avons jamais changé d'idées, après nous avons tenu un restaurant où je n'avais plus de temps. Puis en 2014 j'ai rencontré Jean-Michel Cuvillier que je n'avais pas vu depuis des années. Nous avons discuté longtemps. Il m'a proposé de reprendre ma carte à Bresles avec lui puisque je ne voulais plus entendre parler de Clermont. Depuis je milite avec lui, brocante de la Neuville, concours de boules. Je suis un simple militant et heureux.
A l'initiative de mon épouse, Marie-Angèle, nous avons rendu hommage au camarade Bernard Laurent. Très belle cérémonie, plus de 100 personnes, la presse et la cerise sur le gâteau, voir le sénateur Pacaud, suppléant à E. Courtial et à M. Minat au garde à vous au moment de l'internationale. C'était jouissif.

Arsène Sahaguian

Dernière modification le : 21/01/2021 @ 17:46
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