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* Berthe Vittori

Berthe Vittori

Berthe Kanichtchikow est née à Paris le 8 octobre 1912 de parents russes, opposants au régime, qui avaient fui la police tsariste.

Militante à la Jeunesse Communiste et au Secours Rouge International dans le 18ème dès 1929, Berthe a été de tous les combats communistes du 20ème siècle pour la justice, la liberté et la paix. Fille d’un tailleur juif socialiste, elle avait "appris à lire dans l’Humanité" selon sa formule.
Elle participe activement à la lutte contre la montée du fascisme. En 1937, quand François et deux de ses frères s’engagent dans les Brigades Internationales, elle organise la solidarité avec les républicains espagnols.

En 1939, elle suit François mobilisé en Corse. Agent de liaison de la Résistance Corse, Berthe y joue aussi un grand rôle : en 1943, c’est elle qui descend du village de Porri, dans la montagne, informer les résistants à Bastia de l’arrivée du sous-marin Casabianca qui amène des armes qui vont aider au triomphe de l’insurrection et à la libération de l’île. Son courage lui vaudra la médaille de la Résistance. Après la Libération, elle travaille à l’organisation du P.C.F. en Corse. "Tous les villages sont visités par groupe de trois dont une femme qui parle aux femmes dans les réunions", racontait-elle. Elle devient responsable du pool dactylographique de la direction du P.C.F. à Paris tandis que François, devenu sénateur en 1946, et coprésident de l’ARAC, est élu membre du Comité central jusqu’en 1950. Plus tard, après avoir réussi le concours de professeur de l’enseignement technique, Berthe est nommée sur Compiègne où elle continuera d’être une militante toujours modeste mais très active pendant plusieurs décennies.

Berthe Vittori nous a quittés le 1er avril 2004, à l’âge de quatre-vingt-douze ans. Elle est inhumée dans le cimetière communal de Porri, aux côtés de François.
Le vendredi 8 avril 2005, sa famille, ses amis de Casinca, ses camarades de l'ANACR et du Parti Communiste Français s'étaient retrouvés pour un dernier hommage à Porri. Sixte Ugolini et Jean-Baptiste Fusella dirigeants de l'ANACR, Alain Blanchard et Michel Stefani dirigeants communistes, de l'Oise et de la Haute Corse, ont pris la parole pour retracer une remarquable vie de militante. Antoine Ciosi a conclu cette cérémonie émouvante en chantant pour Berthe le Chant des Partisans.
Michel Stefani, secrétaire fédéral du P.C.F. a prononcé un discours dont voici un extrait:
"Berthe Vittori, notre chère Berthe, s'est éteinte le vendredi 1er avril, elle avait 92 ans. Les communistes corses, comme ceux de l'Oise, sont attristés par sa disparition. Berthe, en effet, était une femme attachante, d'une grande sensibilité, cette sensibilité souvent remarquée chez les mélomanes. Au-delà des communistes, tous ceux qui ont eu la chance de la rencontrer, garderont d'elle ce souvenir d'une humaniste, aux convictions déterminées, convictions qu'elle gardera intacte jusqu'à la fin de sa vie. Répondant à un journaliste qui lui demandait comment elle était devenue communiste Berthe lui répondit : "Je crois bien que je l'aie toujours été : de naissance pourrait-on dire". Fille d'un tailleur juif ayant fui les pogroms de Russie, elle commencera, dans le Paris populaire de ce début de vingtième siècle, à suivre son père dans les premières réunions clandestines avant de pouvoir participer à celles du Parti communiste français. Là elle donnera son adhésion aux jeunesses communistes, puis à d'autres organisations comme la Fédération Sportive du Travail, la Fédération du Théâtre ouvrier de France. Ensuite, elle travaillera au Secours Rouge International où elle rencontrera François. François Vittori avec lequel elle partagea 50 ans de vie et un engagement politique identique avec autant d'intensité, d'abnégation, de courage. Car le parcours de François est tout autant remarquable. Ce parcours, qui conduira François de la Rhur à Tananarive, de l'Espagne républicaine à la Corse insurgée, se confond, comme celui de ses frères, avec les plus belles pages de l'histoire du mouvement ouvrier et du Parti communiste français. Batti Fusella l'a montré. Berthe participera, elle aussi, aux luttes anticoloniales comme au Front populaire, à la mobilisation solidaire en faveur des jeunes républicains espagnols comme à la Résistance en Corse. Et son rôle ici, dans cette grotte de Porri, où elle transcrivait les travaux de la direction clandestine du Parti et de la Résistance, permet de souligner celui de toutes les femmes qui ont contribué à l'activité du maquis contre l'occupant fasciste jusqu'à l'insurrection libératrice du 9 septembre 1943. A sa famille, à ses amis, je tiens à exprimer l'entière solidarité des communistes"



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Le fichu noir

A la suite d'une visite des soldats italiens à mon domicile en Corse, je me suis réfugié chez une de mes tantes à La Porta. J'étais recherchée à cause de mes liens avec la Résistance.

Un jour, je vois arriver les mêmes Chemises noires auxquelles j'avais échappé un peu plus tôt. Vite, un grand tablier noir, le fichu noir sur la tête, et des lunettes.

Mon neveu encore tout bébé dans les bras, je sors de la maison. Je m'assieds sur une marche de pierre, et je berce le petit.
Les Italiens passent et repassent devant moi, entrent dans plusieurs maisons et fouillent tout chez ma tante.

Le petit s'est endormi. Les Chemises noires sont reparties.


Témoignage de Berthe Vittori, Compiègne (Oise)

Dernière modification le : 11/08/2021 @ 22:02
Catégorie : Aucune

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