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100 ans PCF – témoignage de Rosa Roger
Je suis née le 06 juin 1932 à Cramoisy. Mes grands-parents paternels étaient des émigrés tchèques. Toute la famille travaillait à l'usine. J'ai eu une enfance très heureuse.
Mariée à Michel à 18 ans, notre voyage de noces en juillet 1950, était à Nice, lors d'un rassemblement international pour la paix, avec réunions, défilés, etc …
Michel a adhéré au PCF en 1949 à 20 ans, et moi vers 1962. Il a toujours milité, son grand-père, son père, et lui-même ont été élus municipaux à Montataire. Il a participé à la création du centre de loisirs, de la bibliothèque, du centre culturel. Il a fait venir beaucoup d'artistes reconnus. Avec Marcel Coene, maire, il a créé l'association « Montataire-Finsterwalde ». Il a consacré toute sa vie au militantisme. Entre autres, il vendait 120 Humanité Dimanche chaque semaine aux Martinets. Un livre a été écrit sur sa vie, très riche.
En tant qu'élu, Michel s'occupait des logements et la loi lui interdisait d'en avoir un. Nous avons vécu pendant 10 ans en sous location dans une pièce, puis une chambre en plus, avec l'eau et les toilettes dans la cour. Je lavai le linge dans la cour à la main.
Je l'ai toujours accompagné et ne l'ai pas critiqué bien qu'il ne soit jamais là pour les enfants.
Dès mon adhésion, j'ai commencé à aller aux réunions. J'ai milité à l'UFF malgré mon métier de coiffeuse et mes 3 enfants. Quand nous avons eu un logement j'organisais des réunions de femmes chez moi avec Lulu.
Une fois j'ai demandé ma journée pour participer à une manifestation importante. Ma patronne m'a dit qu'elle se demandait si j'allais lui demander et si j'étais une vraie communiste.
J'ai eu mon salon de coiffure à 38 ans parce que la patronne vendait le sien et je craignais de me retrouver au chômage. J'étais connue, ça marchait bien. J'ai eu 4 employées que je payais bien. Mon salon : le rêve de ma mère. J'y ai été heureuse, l'ambiance était familiale. Il était beau. J'avais toujours une belle vitrine avec des objets raffinés, des fleurs, ...
A 60 ans j'ai pris ma retraite et j'ai soigné mon père qui avait un cancer. Après son décès, je suis rentrée au Secours Populaire pendant 10 ans. Là j'ai beaucoup participé. Il faut y aller pour voir la misère. Le 1er jour, j'ai pleuré toute la soirée tellement c'était dur de voir les femmes seules pleurer de devoir demander à manger pour leurs enfants.
En 2019, nous avons fêté nos 70 ans de mariage au restaurant avec la famille. Nous avons tous vécu un grand moment de bonheur.
Dernière modification le : 07/12/2021 @ 16:06
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